La communauté d’affaires de Montréal plaide pour une baisse des taxes foncières

Montréal doit miser sur son attractivité à l’échelle internationale, avance la CCMM.
Photo: Jacques Nadeau Le Devoir Montréal doit miser sur son attractivité à l’échelle internationale, avance la CCMM.

Jeanne Corriveau

19 juillet 2022

La densification et l’allègement du fardeau fiscal des entreprises font partie des ingrédients nécessaires au développement et à la vitalité du centre-ville de Montréal lors des huit prochaines années, estime la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM).

Dans un mémoire déposé dans le cadre des consultations menées par la Ville de Montréal sur sa stratégie 2022-2030 pour le centre-ville, la chambre de commerce définit cinq orientations que les autorités municipales devraient privilégier.

Montréal devrait non seulement tendre vers une baisse du fardeau fiscal des entreprises, mais aussi des particuliers, croit la CCMM. L’administration municipale a déjà déployé des efforts pour réduire l’écart entre les taxes résidentielles et non résidentielles au cours des dernières années, mais il faut aller plus loin, croit la CCMM. « Montréal est la ville canadienne » ayant « le plus haut taux d’imposition » de « l’immobilier commercial, à 36,24 $ par tranche de 1000 $ d’évaluation foncière », souligne la chambre de commerce dans son mémoire. « Pour favoriser la compétitivité des entreprises de la métropole et l’installation de nouveaux habitants, la Ville se doit […] d’élaborer une politique fiscale avantageuse », souligne-t-elle.

La directrice principale aux stratégies de contenu, aux affaires économiques et à la relance du centre-ville de la CCMM, Jessica Bouchard, reconnaît que l’administration municipale est très dépendante des revenus fonciers issus du centre-ville. « Mais il faut réduire ce fardeau-là autant que possible dans une trajectoire 2030 », soutient-elle.

Montréal doit aussi miser sur son attractivité à l’échelle internationale, avance la CCMM. La métropole abrite 67 sièges d’organisations internationales, dont quatre de l’ONU, et en accueillera d’autres, comme l’International Sustainability Standards Board. Elle peut aussi compter sur sept grands établissements universitaires et d’enseignement supérieur, en plus de recevoir des millions de visiteurs chaque année.

La Chambre de commerce du Montréal métropolitain dit ne pas craindre le départ de sièges sociaux ou d’organisations, mais elle insiste pour que la Ville mise sur le caractère distinctif du centre-ville et facilite l’arrivée de nouvelles organisations à rayonnement international en s’attardant à la qualité des aménagements urbains et au zonage.

Abordabilité et densité

Les effets de la pandémie de COVID-19 se font toujours sentir. Avec un taux d’inoccupation de 8,2 % en 2021, les immeubles de bureaux de catégorie A s’en tirent mieux que ceux des catégories B et C, qui enregistrent respectivement des taux de 11,5 % et de 13,4 %.

Pour les immeubles des dernières catégories, Montréal devrait envisager une plus grande mixité de fonctions, croit la CCMM. « Il y a certains endroits où ça peut être possible de basculer vers du résidentiel. On propose aussi d’attirer de jeunes PME au centre-ville, et de faire de la mutualisation et des projets pilotes », explique Jessica Bouchard.

Dans son mémoire, la CCMM évoque aussi l’abordabilité des logements. Tout en saluant les projets visant la mixité, comme Demain Montréal, qui doit voir l’érection de 250 logements sur le site de l’ancienne cour de voirie municipale de la Cité du multimédia, la chambre de commerce juge toutefois que la Ville doit privilégier les quartiers en périphérie pour les projets d’habitations abordables. « Le centre-ville d’une métropole internationale en croissance se caractérise aussi par un coût de la vie supérieur aux zones plus excentrées », souligne-t-on.

La CCMM prône le verdissement, la protection du patrimoine et des vues vers le mont Royal, ainsi que des aménagements urbains de qualité. Elle plaide toutefois en faveur d’une plus grande densité et de la construction d’édifices en hauteur de manière à dégager des espaces au sol qui serviront à verdir l’espace public. « Le développement immobilier à la verticale témoigne des progrès techniques et renforce l’image d’un centre-ville audacieux, dynamique et intelligent », fait aussi valoir la CCMM.

Jessica Bouchard assure toutefois que la communauté d’affaires ne remet pas en question les règles d’urbanisme qui interdisent que la hauteur des immeubles montréalais dépasse celle de la montagne, une idée qu’avait soulevée le candidat à la mairie de Montréal Denis Coderre, en campagne électorale l’automne dernier.

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